mardi 12 février 2013

PLACE ROYALE - De l’origine à ce jour

          Genèse de la construction de la place Royale
          En 1750, le centre ville était constitué de ruelles tortueuses, étroites et mal pavées, avec un égout circulant au centre avec  souvent des dépôts d’immondices sur les côtés. De plus, les maisons placées en abord étaient souvent dotées d’un étage en saillie. Même les piétons avaient des difficultés pour y circuler.
Le Lieutenant des Habitants, Levesque de Pouilly  (30-08-1691/04-03-1750) proposa le percement du Grand Credo, en rappelant que la reine Marie Leczynska, se rendant à Metz auprès du roi, du plusieurs fois mettre pied à terre car son carrosse ne pouvait passer dans les rues.
          D'après certaines sources, cette anecdote serait fausse au vu des attestations des habitants du quartier, elle n'eut jamais à mettre le pied à terre.
           Ce projet avait pour but d’embellir la ville et de faire disparaître le chancre du Grand Credo. L'anecdote aurait été créée dans ce but.
         
          Le Conseil de Ville par une délibération du 16 décembre 1748 approuva le projet et fit dresser un plan par monsieur de Monthelon, professeur de dessin à Reims. Le projet fut relancé par Trudaine, directeur des Ponts et chaussées qui avait dans ses attributions l'étude du réseau des routes et l'alignement des rues qui les traversent. Le 3 décembre 1752, il fit établir un plan de la ville qui servit à adresser une requête au Roi. Le Conseil du Roi du 20 mai 1755 approuva cette requête.
 
          Cette place devait se situer au croisement des routes de Paris aux frontières de la Champagne et des Flandres  à la Bourgogne. Notons que ce tracé avait été celui du Credo et du Décumanus de la ville gallo-romaine du 2ème siècle après JC. Elle se situait aussi en bordure du Forum romain qu’elle devait empiéter en partie et du Chapitre de Notre Dame. Il y eut une vive opposition de la part du Chapitre de la cathédrale et de l'archevêque propriétaires de nombreuses maisons dans ce secteur et qu’ils voyaient détruites. Il y eut aussi des récriminations de civils, propriétaires ou locataires qui voyaient aussi disparaître des étaux de bouchers.Les chanoines proposèrent d’autres lieux qu’ils estimaient plus centraux, dont la croisée de la Couture (actuelle place d’Erlon) ou la croisée de la Croix Saint Victor (carrefour Chanzy/Talleyrand actuel). ou la porte aux Ferrons (devant la rue du Clou dans le Fer) Les choses allèrent jusqu’au procès et par un arrêté du 6 septembre 1756, le Conseil d’Etat débouta les religieux.

          Les travaux
          Les travaux commencèrent le 5 décembre 1758 sous la direction de l’architecte du Roi, Jean Gabriel Legendre  (ou Le Gendre) décédé en 1770 qui a été imposé à la municipalité. Notons au passage qu’on lui doit aussi le plan de la perspective Place Royale /Hôtel de ville  ainsi que le plan des Promenades. Legendre est venu à Reims pour superviser les travaux. La ville lui allouant comme logement la maison à démolir du chanoine Camus, quitte à lui trouver un autre lieu ensuite.
          Il fallait raser le quartier du Credo où 49 maisons ont été détruites mais, finalement, aucune du Chapitre.
 9 rues ont été supprimées : La rue du Grand Credo
                                                    La rue du Petit Credo
                                                    La rue de l’Orfèvrerie
                                                    La rue de la Larderie,  ce nom est équival à « Bouchers »
                                                    La rue de la Mercerie
                                                    La rue de l’Epicerie
                                                   La Grande route d’Allemagne en Flandres (rue qui se superposait à la rue de la Peirière, le Grand Credo, la rue de Tambourg (sic) et la rue de la Grosse Bouteille.
                                                    La grande route de Paris aux frontières (ou aux frontières de Champagne) qui se superposait à la rue des Tapissiers, la rue des Chaudronniers, la rue Dauphine et la rue Cérès en 1757.
                                                      Partant du Petit Credo, une ruelle sans nom rejoignait la cour du Chapitre.
          Il fallut aussi rectifier et élargir les voies qui arrivaient à la place :
                                                    rue des Tapissiers (rue Carnot actuelle)
                                                    et la rue Dauphine (rue Cérès actuelle)
          Et  créer 3 rues nouvelles ; la rue Royale (rue Colbert actuelle)
                                                   la rue Trudaine
                                                   et la rue Bertin.
          Le 29 septembre 1760, les travaux s’achevèrent sans être conclus. Ils avaient couté 630000 livres. On voyait les maisons qui faisaient la perspective vers l’Hôtel de ville. Il manquait 2 ailes : vers la rue Carnot et vers la rue Cérès où un terrain était prévu pour la  construction d’un Hôtel du Commerce, précurseur des chambres de commerces.
          En effet,Daniel Charles Trudaine (03-01-1703/ 15-01-1789) Intendant des Ponts et Chauussés proposa la construction d’une maison commune pour accueillir un Hôtel des Fermes, la Douane et les Aides ainsi que les logements du receveur, du contrôleur, du visiteur des Douanes, ainsi que du directeur et du receveur des Aides. Le Conseil d’Etat et le Conseil de Ville acceptèrent les travaux, qui devaient être financés par la ville qui ensuite paierait un loyer (les terrains d'assise étant propriété du Chapitre)  Les travaux commencèrent le 10 février 1759 et furent terminés le 30 septembre 1761. La dépense totale fut de 180000 livres avec les indemnités. Il avait fallu détruire 4 maisons de chanoines du Chapitre. Cet édifice fut vendu le 8 février 1791 à monsieur Henriot au titre des Biens Nationaux pour 130000 livres.

          A l'occasion de la démolition de la maison du chanoine Favréau, un apprenti maçon découvrit un trésor dans un pot déposé dans un trou du mur. Ce dernier réclama son obtention au titre "d'inventeur" Le Chapitre réclama aussi son affectation puisque la maison lui appartenait. Finalement, ce trésor fut envoyé à Paris à l'Hôtel des Monnaies qui l'évalua à 20600 livres et le garda !

          Legendre fit poser par un artisan parisien 20 lanternes en 1763 pour une somme de 4000 livres.
          La place fut pavée en 1766.

           La statue de Louis XV.
          Pour celle-ci, dont l’installation était prévue au milieu de la place, on contacta d’abord le sculpteur Adam l'Ainé qui proposa un devis de 160000 livres. Pour ce projet, Louis XV était représenté assis sur son trône en habit de sacre. Mais c’est finalement Jean Baptiste Pigalle (28-01-1714/22-08-1785) qui était le protégé de madame de Pompadour, dont le projet fut retenu par un traité de 1761. Les 2 allégories étaient prévues en plomb et son travail était estimé à 400000 livres. La statue fut fondue dans l’atelier du fondeur Pierre Gorre en janvier 1763. La statue arriva à Reims le 7 juillet, sur 3 chariots spéciaux tirés par 12 chevaux chacun. Le poids exceptionnel de l’ensemble, posa quelques problèmes : On dut renforcer les  3 ponts de la porte de Vesle. Une visite des caves sur le parcours permis de recenser et renforcer celles qui étaient creusées sous la rue.

          Description
          Le Roi est représenté debout, en pieds, vêtu à la romaine, couronné de lauriers. Aux deux côtés du piédestal sont deux figures allégoriques dont l’une exprime la douceur du gouvernement représenté par une femme tenant d’une main un gouvernail et de l’autre un lion, emblème d’un peuple fier mais docile à un gouvernement doux et modéré. La deuxième figure représente la félicité des peuples et est rendue par un citoyen heureux ( que certains trouvent chagriné) jouissant d’un parfait repos, au milieu de l’abondance désignée par la corne qui verse des fruits et des fleurs. L’olivier croit aux pieds du citoyen assis sur des ballots de marchandise. Sa bourse ouverte marque sa sécurité et un agneau qui dort entre les pattes d’un loup est le symbole de la paix et de la tranquillité.

La description de l’œuvre est de la main même de Pigalle.

         La présence de l’agneau va provoquer des remarques de personnes qui craignent que l’on voit dans ce groupe une allusion au fameux dicton «  99 moutons et un champenois font 100 bêtes » et ont demandé le remplacement du mouton par un enfant, ce qui fut classé "sans suite"

          Les festivités prévues débutèrent le 25 août 1765 pendant trois jours. La liesse populaire s’empara de la ville et des Promenades jusque tard le soir. On danse, on chante, on boit! Le 26 aôut 1765, un feu d'artifice tiré par Ruggieri est présenté aux rémois depuis la place de la Couture.

Concurrence
          La place avait d’abord été envisagée de forme ronde. Ce qui fut abandonné rapidement
          L’architecte Jacques Germain  Soufflot (22-07-1713 / 05-01-1780) avait été pressenti par le marquis de Marigny, surintendant des bâtiments dont il était le protégé. Son plan prévoyait une place à demi-circulaire et à pans coupés. La statue de Louis XV étant placée dans une niche avec bas reliefs au milieu de la façade de l’Hôtel des Fermes. C’est donc le projet de Pigalle qui fut choisi.

Les noms successifs de la place.
Place de la Ville en 1765.
          Elle aurait du s’appeler place Louis XV  suivant le souhait du Roi qui avait donné de l’argent pour sa création ; souhait non exhaussé.

Place Nationale .Baptisée en 1792.
Le 23 octobre 1792, une délibération du Conseil Général décrète que les signes indiquant le despotisme doivent disparaître. Deux jours plus tard, la statue fut abattue et la fonte vendue à la fonderie de Metz pour la fabrication de canons.
L’Hôtel des Fermes et l’Hôtel du Commerce sont placés sur la liste des biens nationaux à vendre.
Le 23 octobre 1792, pour fêter la victoire de Valmy, une (mauvaise) statue de la Liberté est placée sur le socle ayant accueilli Louis XV. Il s’agit d’une statue de pierre représentant une femme tenant dans sa main droite une pique surmontée d’un bonnet rouge et dans la main gauche un bouclier sur lequel et écrit « La Loi ».

Place de la Liberté –A l’ occasion de la pose de la statue ci-dessus.

Place du Peuple. Le 10 août 1793, la statue est remplacée par une pyramide triangulaire surmontée d’une Renommée.

Place Nationale- renommée.
Le 6 octobre 1793, le citoyen Philippe Rühl (03-05-1737-28-05-1795 suicide) Conventionnel représentant du peuple dans le département du Bas-Rhin mais envoyé en mission dans la Marne, qui s’était fait apporter la Sainte Ampoule  qui servait pour le sacre des rois la brisa sur le piédestal de la statue et envoya les débris à la Convention.
Pour la petite histoire, notons qu’un chanoine de Saint Remi parvint à récupérer une partie du Saint Chrème. Cela permit la célébration des sacres royaux postérieurs à la Révolution.

Place Impériale. Baptisée en 1804 jusqu’en 1814
         En 1813, on a envisagé de construire une nouvelle fontaine à la place de la Couture avec réutilisation des deux figures allégoriques du piédestal de la statue de la place Royale. On aurait mis au sommet un buste du chanoine Godinot (voir le chapitre « Place d’Erlon ») Ce projet n’eut pas de suite.
En 1815, le préfet de la Marne, le baron de Jessaint avait proposé d’édifier une statue de Louis XVI en plus de celle de Louis XV. 2 devis furent donc demandés mais  restèrent sans suite pour un problème de coùts .
          En 1816, le sculpteur Cartelier (02-12-1757/ 12-06-1835) ou Cartellier ou Carteixier propose un devis au maire de Reims Nicolas Ponsardin pour refaire une statue de Louis XV. Ce devis est accepté le 13 février 1818. Après une souscription, la statue nouvelle fut inaugurée le 25 août 1819. En 1826, la partie de la place entre la rue Cérès et l'Hôtel des Fermes est terminée.
          L’ancien Hôtel des Fermes abrite une entreprise de déménagement.

Place Nationale
          De nouveau baptisée en 1848. Il est  envisagé de remplacer la statue de Louis XV par celle de Colbert dont la maison natale, rue Cérès au coin de la rue Nanteuil est à 50 mètres. L’idée est abandonnée.

Place Royale. Rebaptisée en 1852. En 1885, on proposa de la rebaptiser Place de la République, proposition sans suite.  
          En 1894, on proposa d'utiliser le leg "Subé" de 200000 francs pour la construction d'une fontaine sur la place. (Bien entendun après abattage de la statue de Louis XV) Finalement cette fontaine fut construite place de la Couture (voir le chapitre "Place D'Erlon")
           En 1900, une proposition fut faite de déplacer la statue pour faciliter la circulation . Cette proposition resta sans suite.

La place au début du 20ème siècle.
          En 1904, à la suite d'une délibération du Conseil Municipal sur l'arrasement de la butte Saint Nicaise, le problème de l'abattage de la statue de Louis XV se pose encore mais rien n'est décidé.

        3 lignes de tramway se croisaient sur la place ; d’abord des tramways hippomobiles (depuis la fin du 19ème siècle) puis des tramways électriques. Cette dernière modification eut des conséquences sur le rond-point sur lequel se trouvait la statue de Louis XV. Depuis l’édition Cartelier, celle-ci était entourée d’une grille. Pour éviter des accidents la grille fut déposée en 1910. Les clochards du secteur vinrent alors s’affaler sur les 3 marches de ce rond-point. Ils y ont gagné le surnom de « Louis XV ».

          La place n’était  toujours pas terminée, il restait un espace sur le flanc droit de l’Hôtel des Fermes. Les derniers récalcitrants pour l’uniformisation des bâtiments de la place étaient Narcisse Brunette (15-08-1808/08-10-1895) architecte de la ville de 1837 à 1873 qui ne voulait pas voir démolir sa maison du 17ème siècle dans laquelle il est d’ailleurs décédé. Son fils repris son combat mais finit par céder.
          Le 2ème récalcitrant était un monsieur Bonnerave dont les héritiers finirent aussi par donner leur accord de vente.

20ème siècle
          Depuis le début du 20ème siècle, l’ancien Hôtel des Fermes abrita le magasin de vêtement « Dewachter » puis une entreprise de déménagement, le café de la Douane et un fleuriste. Tous les samedis et dimanches, un marché aux fleurs se tenait sur la place devant le bâtiment et en empiétant sur la voie.  En 1907, on y voyait aussi le magasin des primes des Docks Rémois. Au coin de la rue Bertin et de la place, un commerçant avait apposé sur sa vitrine l'inscription "paind'épicier du Roi' pour marquer son ancienneté.
          Le maire de Reims déjà contacté en 1905 par la banque la "Société Générale" qui voulait construire un bâtiment sur la place en respectant le plan Legendre fut de nouveau contacté par la banque. La dépense totale à envisager pour elle était de 1200000 francs -achat de terrains- dédommagements-construction. La ville consultée accepta de donner 110000 francs pour participation. Le 26 mai 1912, toute la place fut terminée dans le style de Legendre.
 
          Sur le trottoir prés de la maison de monsieur Brunette, on pouvait voir le bureau de location de la Société des Petites Voitures, existante depuis 1874 et qui était relié électriquement avec  son garage installé rue Hannequin dans l’ancienne usine des 3 Piliers (50 voitures et 30 chevaux) ancêtre de nos taxis actuels. Ce bureau disparut lors de la construction de la banque, ce qui fut fait en 1912.

          Il existait aussi une impasse au débouché de la rue Bertin sur la place.Celle-ci était fermée par une grille métallique puis à la demande de la municipalité en 1850 par une clôture en bois.Cette impasse servait au trafic des maisons de commerces de la rue Nanteuil et de la rue Bertin qui y avait accès. Cette impasse existe toujours sans clôture.
          Depuis le début du 20ème siècle, différentes mesures de sauvegarde ont été prises depuis 1904, puis 1920 et 1950 pour le classement de différentes parties de la place.

Années de guerre.
          Reims subit les bombardements allemands depuis le 19 septembre 1914. La plus grande partie de la ville fut détruite.

          La place Royale ne fit pas exception.  Il ne resta bientôt plus que les façades des bâtiments qui ont résisté. Pour protéger la statue de Louis XV, un mur en pierre fut édifié autour du piédestal jusqu’à la hauteur de la statue.
          L’Hôtel des Fermes fut reconstruit en 1930 par l’architecte Max Sainsaulieu et la sous-préfecture qui, jusqu’ici, avait vécu en location dans trois endroits différents depuis l’origine s’y installa. Elle fut inaugurée en 1935 par le Président de la République, Albert Lebrun.

          L’Hôtel des Postes (aujourd’hui bureau de poste Reims-Cérès)  fut reconstruit par l’architecte François Le Cœur qui adapta des bâtiments modernes à l’aile à gauche de la sous-préfecture.

Après la deuxième guerre mondiale.
          On pouvait voir jusque dans les années 1950 au premier étage du bâtiment au coin de la rue Carnot, flotter un drapeau, tantôt vert, tantôt rouge. Il indiquait en hiver la possibilité pour les amateurs de se rendre à l’étang Saint Charles, de l’autre côté du canal au bout de l’avenue Charles Arnould pour s’exercer au patinage.

Dernière anecdote.
          Lors des élections municipales de 2008, un candidat (malheureux) avait inscrit dans son  programme la transformation  du bâtiment de la sous-préfecture en un  hôtel 4 étoiles. La sous-préfecture devant rejoindre la banque de France au large dans ses locaux face à l’hôtel de ville depuis l’adoption de l’Euro.

Bibliographie
La place Royale- Charles Sarazin.
Plan Legendre et courriers
Plans des Archives municipales.
Arrêtés et décrets municipaux de l’époque.
Tarbé-Reims, ses rues –ses monuments
Daniel Pellus – Reims 1600-1800
Place Royale-Catherine Manigod

vendredi 18 janvier 2013

Avenue Jean Jaures


          Au 2ème siècle avant JC, la tribu Celte des Rèmes descendit de Belgique pour venir s’installer en bord de rivière près de Neufchâtel sur Aisne (au lieu-dit « vieux Reims ». Elle fut vite en butte aux exactions d’une autre tribu gauloise des Suessones.
          La tribu a émigré sur le mont de Berru puis lorsque la situation s’est calmée, ils vinrent s’établir au bord de la Vesle, à l’emplacement de Reims actuel.
         Au 2ème siècle après JC également, les légions romaines de César envahirent la Gaule. Les Rèmes furent les seuls à ne pas s’opposer aux Romains et fit allégeance à Rome. Ce dont ils tirèrent un grand profit car la ville devint la capitale de la Belgique Seconde. La ville prit le nom de Durocortorum

          Au 3èmesiècle après JC, un rempart fut édifié puis, suivant l’évolution de la population, un deuxième rempart fut construit au 14ème siècle (1)



 
          A l’est de la ville, les remparts suivaient une ligne où se sont construits plus tard les boulevards de la Paix et Lundy ainsi que la place Cérès, actuel place Aristide Briant. Au milieu de cet emplacement, une porte était percée dans le rempart, vers l’est : il s’agissait de la porte Cérès remplacée par une grille en 1851 (2 et 3) Cette porte donnait accès à la campagne. Elle fut aussi appelée porte de Trèves car c’était le point de départ de la voie vers cette ville rhénane.





 
          C’était aussi le point de départ de l’avenue Jean Jaurès qui porta plusieurs noms précédents : Bour de porte Chacre (en 1328) rue du Faubourg Cérès- Grande rue du Faubourg Cérès après son extension (1774) – route de Rethel (1875) puis avenue Jean Jaurés.
 
           Biographie de Jean Jaurès (4): Homme politique né à Castres le 03/09/1869- mort assassiné à Paris le 31/07/1914 par le rémois Raoul Villain qui fut acquitté, ce qui provoqua de nombreuses manifestations. Raoul Villain a été fusillé aux Baléares par les Anarchistes qui ont succédé aux Républicains espagnols pour espionnage au bénéfice des Franquistes. Jean Jaueès publiait ses écrits sous le pseudonyme « le Liseur ».



          Le nom « Cérès » n’avait aucun rapport avec la déesse des moissons mais venait du latin« Carcer » prison, qui était une des fonctions de cette porte.
          La voie et les maisons déjà installées furent rasées en 1358 pendant la guerre de 100 ans. On craignait que les anglais veuillent prendre la ville. En effet, une armée de 10000 hommes vint faire le siège de la ville. Elle avait à sa tête le roi Edouard III qui voulait se faire sacrer roi de France et d’Angleterre à Reims, mais devant la résistance des Rémois, il leva le siège. Au 16ème siècle on opéra de même en prévision d’une nouvelle attaque anglaise. Les faubourgs furent reconstruits à chaque fois.
          L’avenue Jean Jaurès est en prolongement de la rue de Vesle, la rue Carnot et la rue Cérès. A ce titre, elle recouvre presque exactement le decumanus romain (5)



          Sur l’esplanade Cérès, au nord l’avenue Jean Jaurès, de l’esplanade Cérès à la rue Clicquot-Blervache, prend la rue Jules Warnier. Sur l’emplacement de cette petite rue se trouvait une butte en 1622 qui était coiffée d’un château que l’on appelait « le Balloir » (ou Ballouard) démoli en 1755. C’était une tour d’artillerie.

          Assez proche de son départ, l’avenue Jean Jaurès donne accès à la rue de Cernay en direction de Luxembourg.
 
          NOTE sur l’itinéraire : avenue d’Epernay –rue de Vesle – rue Carnot – rue Cérès –avenue Jean Jaurès – rue de Cernay. Baptisée en 1887, Cette dernière s’est d’abord appelée chemin de Cernay en 1875 (précédemment en 1860, il n’y avait que quelques fermes) puis après extension, rue du faubourg de Cernay. En 1906, une société implantée 51 rue de Cernay, la société française des paragrèles et des paragelées exposa pour la première fois des paragrêles pour la protection de la vigne. Elle participa ensuite avec succès à de nombreuses expositions internationales.
          Une grosse ferme, la Ferme des Anglais, existait au 281 de la rue, près de l’usine Holden. Elle fut rachetée par Charles Lafitte en 1911. Se trouvant englobée dans des immeubles HLM à partir de 1970, elle fut abandonnée puis démolie en 2009. Dans le secteur, une rue de la Ferme des Anglais a été inaugurée en 2007.

          3 événements sont à noter en 1944/1945.
 
          A/ La libération de Reims le 30/08/1944 par la 3ème armée US du général Patton venant d’Epernay et qui a poursuivi son action après la rue de Cernay

          B/ La mise en place d’une noria de 5500 camions venant de Normandie et empruntant le même itinéraire à Reims pour alimenter la 3ème armée en essence, munitions, matériels et vivres sous le nom de « Red Ball Express » (7)




          C/ Voie de la Liberté. Initiée dés juin 1944 par le colonel De La Vasselais, chef de la mission militaire française pour glorifier l’action de l’armée américaine. Pose de bornes kilométriques spéciales dont plusieurs ont disparu ; il n’en reste que 4 à Reims sur le même parcours que ci-dessus (8). Les autres ont été perdues ou n’ont pas été posées.

 

          Poursuivons notre exploration.

          A l’angle de la rue Clicquot-Blervache existait jusque dans les années 1970, une boucherie qui fut vraisemblablement la dernière boucherie chevaline de la ville.

          Eglise Saint-André. (9-10-11-12) La première citation de l’église remonte à 1251. Elle dépendait alors de Saint Symphorien. Suivant les auteurs elle était dédiée à Saint Adrien ou à Saint André et Sainte Catherine.
L'église a été détruite une première fois en 1358 par peur d’une attaque anglaise.
          On reparle d’une église Saint André en 1569 grâce au cardinal Charles de Lorraine.





 

   

       En 1612, le corps de l’archevêque de Liège, Saint Albert a été retrouvé dans l’église Saint Pierre aux Nonnains hors les murs. Celui-ci avait été assassiné sous les murs de la ville près de la porte Cérès par des envoyés de l’empereur. Le corps a passé une nuit dans l’église Saint André puis a été transféré à Notre Dame (cathédrale)
 
      A la Révolution, en 1792, l'église Saint André a failli être détruite. Elle avait été inscrite sur la liste des Biens Nationaux. Des habitants l’ont racheté et y ont tenu des assemblées de section. En 1796, elle a été rendue au culte, desservie par un curé concordataire.
 
          L’église était en mauvais état. La ville décida de la reconstruire à ses frais. L’architecte fut Narcisse Brunette, architecte de la ville. L’inauguration eut lieu en 1865. Le bâtiment qui, précédemment longeait le faubourg Cérès, fut reculé d’une vingtaine de mètres pour la création du parvis du chanoine Warnier.
 
          Le clocher culminait à 88 mètres, c’était la plus haute église de la ville (cathédrale 83 mètres) avec un coq de 1,80 mètre d’envergure.
 
          En 1917, l’église fut incendiée. Le culte se poursuivit dans l’école Victor Rogelet, située à l’arrière de l’église, 9 rue Saint André. La reconstruction se fit sous la direction d’Henri Deneux, architecte de la ville. L’église fut rendue au culte en 1926.
 
          Le clocher est actuellement en réfection.
 
         A l’intérieur de l’église, on voit un tableau de la Nativité, offert par Napoléon III. Un vitrail représentant Saint Sébastien, payé par la corporation des Archers au 16ème siècle a été miraculeusement conservé.
 
          On voit également un calvaire de la Mission.

           NOTE : Ce calvaire a été créé en 1821 dans le square de la Mission (à l’emplacement du monument aux morts actuel, place de la République) Il faisait suite à une mission de l’évêque de Nancy venu prêcher contre l’impiété. Lez bras vertical de la croix faisait 17 mètres. Il fut abattu le 16 aout 1830 par des révolutionnaires et remplacé par un arbre de la Liberté. Des paroissiens ont récupéré le christ et l’ont caché à Vervins dans l’Aisne. Il a été ramené à Reims en 1880 et placé dans l’église Saint André après raccourcissement du bras. Il a été miraculeusement sauvegardé lors de l’incendie de 1917.
 
          A l'ancienne adresse  du 61 faubourg Cérès, le curé Gabriel Martin Courtin (08-12-1756/31-08-1829) curé assermenté de Saint André avait ouvert un oratoire pendant la fermeture de l'église au culte chez le citoyen Aubry, cultivateur à cette adresse jusqu'au 18 vendémiaire an IV.
 
          Place du docteur Chevrier, au chevet de l’église-baptisée en 1927.- précédemment Place Saint André en 1858 – puis place du Marché Saint André quant un marché y fut installé. En 1914, on y voyait la Fondation « Victor Rogelet » et l’usine d’automobile Clément ainsi qu’une fontaine. Jusque dans les années 1970, on y voyait aussi le bâtiment des bains douches municipaux dont il ne reste plus qu’un exemplaire rue Paul Vaillant Couturier.
 
          En face de l’église prend une petite voie très étroite : 1,20 mètre de large, la cour des Echelles, qui rejoint la rue de Cernay. Il y eut au Moyen-âge plusieurs cours des échelles à Reims, c’était là que l’on entreposait les échelles anti incendie.
 
          Un souterrain datant du moyen-âge a été découvert lors de fouilles, en particulier lors de la reconstruction de Reims après la 1ère guerre mondiale, sous les maisons des numéros impairs de l’avenue. Des propriétaires ont parcellisé ce souterrain à voute ogivale qui irait jusqu’à la place du Forum. Son existence a été constatée en 1960 sous les numéros 51 à 55 de la rue Cérès.
 
          Au 61 faubourg Cérès, pendant la Révolution, le curé Gabriel Courtin, curé assermenté ouvrit un oratoire pendant la fermeture de l’église jusqu’au 18 vendémiaire an IV. Un deuxième curé de la paroisse ayant refusé le conventionnement a été lardé de coups de piques et jeté sur un bucher.

           Un peu plus loin sur le même côté que la cour existe un photographe qui possède en vitrine une publicité « Kodaks », appellation de 1889 avant que la firme ne supprime le S final.
 
          Lycée Jean Jaurès. 1885-Création d’un lycée de jeunes filles dans l’hôtel Sainte Marthe, rue de la Perrière (angle rue Voltaire actuelle)   En 1910-déménagement au collège des Jésuites, école Saint Joseph (suite à la loi de 1905 de séparation de l’église et de l’état.) avenue Jean Jaurès
          1914-Occupé par l'Etat-major de la 103ème brigade d’infanterie
          1919-réouverture du Lycée.
          1929-lycée de garçons (13)
          1968-transformation en collège.

 

          A côté du lycée, une copropriété abrite dans sa cour intérieure une porte dite porte des Tisserands (14). Il s’agit de l’entrée de l’usine Gabreau-Galloteau construite en 1870, une des nombreuses usines textiles implantées dans le secteur. L’usine appartint ensuite aux automobiles Brazier (15). Puis devint caserne. En 1941, l’état y implanta le CREPS (centre régional d’éducation physique et sportive) qui déménagea ensuite rue de Bezannes. Les bâtiments furent détruits en 1985 sauf la porte. La copropriété a essayé de faire classer la porte aux Monuments Historiques mais ce fut refusé.


Brazier 1890
Porte des Tisserands

 

 

          













       Au coin de la rue du Bastion, on voyait depuis 1935, une herboristerie tenue par une dame âgée (en 1972, date de sa fermeture) Il s’agissait de la dernière herboristerie réelle de Reims. En effet, une loi votée à l’époque du gouvernement de Vichy en 1942 réservait cette activité aux pharmaciens. Les herboristeries en place grâce à un agrément de leur propriétaire avaient pu continuer d’exercer jusqu’au départ ou au décès du bénéficiaire. Notons que cette loi agissait de même vis-à-vis des« bouilleurs de crus »

          Près de la rue du Bastion, on pouvait voir le cinéma « Eden » à la façade Art-déco de 1929 (16) qui, en 1950, fut le premier à Reims à proposer des films en 3D avec distribution de lunettes bicolores (vert/rouge) à l’entrée. C’est maintenant un dancing et une salle de spectacle.

 

          A l’angle de l’avenue Jean Jaurés et de la rue Ferrand, on peut voir la bibliothèque Holden  construite en 1887 par Narcisse Brunette à l'nitiative de Jonathan Holden (17) place Alfred Brouette. (Voir plus loin) qui avait pris la place d’une bascule publique. A côté, au coin du boulevard Jamin , avant la 1ère guerre mondiale existait un commissariat de police qui avait pris la place du bureau de l'octroi. Le bâtiment a été détruit lors de la 1ère mondiale et non reconstruit.

 

           Depuis le lycée, on trouve plusieurs cours (voir la cour Dauphinot) dont certaines ne portaient pas de nom et dans lesquels logeaient des employés du textile (industrie qui faisait l’essentiel de l’activité du quartier à la fin du 19ème et au début du 20èmesiècle) dans des maisons assez vétustes.

           Au coin de la rue Flodoart, on trouve l’église Saint Jean Baptiste, construite en 1890 devant l’accroissement de la population ; L’église précédente était un pastiche du 13èmesiècle. Lors de travaux sur le square du chanoine Goderneaux devant l’église, on a trouvé dans les années 1970 une salle ronde du 2ème ou 3ème siècle, à 4mètres de profondeur et de 6 mètres de diamètre. Il y avait un gros pilier au centre, ceinturé par un banc de pierre. Devant l’absence de mobilier et de décors, elle a été comblée.

           En 1870, les allemands décidèrent d’annexer l’Alsace et la Lorraine. Ils donnèrent le choix aux habitants : soit rester et devenir Allemands, soit émigrer en France. Un certain nombre de personnes choisirent cette 2ème solution et vinrent s’établir dans le quartier dont les noms de rues expliquent la finalité : rue de Metz, rue d’Alsace-Lorraine etc.

           Tout le long du boulevard Dauphinot, on voyait aux 19ème et début 20ème siècle un grand nombre d’usines textiles. Au milieu du 19ème siècle, les ouvriers du textile entamèrent des grèves très dures, tout aussi durement réprimées par la troupe. Ils réclamaient la limitation de la durée journalière de travail à 11 heures et une augmentation de salaires. Les ouvriers se réunissaient à cette occasion dans un coin de la place d’Erlon qui y a gagné le surnom de « place de Grève » La plus importante de ces usines était l’usine de peignage Holden qui employait 1200 ouvriers en 1900. Jonathan Holden (1807-1897) était un ingénieur anglais qui vint s’installer en France en 1872. L’usine était appelée l’usine des Anglais puis à la suite d’un changement juridique (séparation d’avec son oncle) des Nouveaux Anglais 61 bd Dauphinot. L’usine était aussi appelée « la Potasse » en référence à l’activité de l’usine qui l’avait précédé. La cheminée de l’usine était la deuxième plus haute de France avec 101 mètres. Pendant la 1ère guerre mondiale, les Allemands s’efforcèrent de la détruire et n’y arrivèrent pas ; ils n’étaient pourtant qu’à 1500 mètres d’elle (18).


Après la destruction de la 1ère guerre mondiale et la reconstruction, l’usine reprit une activité du textile puis cette filière n’étant plus rentable, l’usine fut vendu en 1955 à la Soremam (Saprime) qui fabriquait les cuisinières et réfrigérateurs Arthur Martin. En 1962, on voyait dans la cour de l’usine un camion-plateau du début du siècle (1900/1905) qui servait à transporter des matériels d’un atelier à un autre. L’ensemble appartint ensuite à la société Electrolux. Jonathan Holden créa des lignes de tramway hippomobile (19) (3 lignes) qui devinrent la compagnie des omnibus de Reims. De 1872 à 1887, des omnibus à chevaux avec des voitures légères de 15 places. Puis jusqu’en 1901, des tramways hippomobiles sur rails puis, à partir de 1901 jusqu’en 1939, des tramways électriques (20) dont le dernier circula en 1939 sur la ligne de Cernay pour laisser la place à des bus. Il avait fait venir de nombreux jeunes cadres anglais qui s’installèrent autour de l’usine, vers la rue Jonathan Holden actuelle. Le quartier était appelé « le quartier des Anglais » Il utilisa son argent pour le bienfait de la ville : En 1867, il donna de l’argent pour la construction du Temple boulevard Lundy. En 1880, il créa le bicycle club rémois. En 1887, il fit construire la bibliothèque Holden (voir plus haut) par l’architecte de la ville, Narcisse Brunette, à l’occasion du jubilé d’or de la reine Victoria. Ce bâtiment est situé à l’emplacement d’une ancienne bascule publique.


 

           Au nord de l’avenue, on trouvait la rue du Tir et la rue du Stand, ainsi que le lieu-dit « tir aux pigeons » au numéro 247 de l’avenue. La rue du Tir fut créée en 1894. La société de tir de Reims y avait son stand construit en 1875 et qui servit lors du concours international de tir du 14 juin 1908. En 1913, ce stand fut déplacé à la Haubette (vers Tinqueux) et reçut les épreuves de tir des jeux olympiques de 1924.

           Au 19ème siècle, une foire à la ferraille avait lieu à l’arrière du Palais de Justice, place du parvis de la cathédrale. En 1905, la foire fut transférée avenue Jean Jaurès et transformée en marché aux puces (21).

 

           Le 18 aout 1805, Napoléon revenant de Sedan passa à Reims. Il fut accueilli à l’entrée de la ville par le maire, Ponsardin. Il passa la nuit rue Cérès à l’hôtel Ponsardin, actuelle chambre de commerce, et repris la route de Paris le 19 aout.

           En 1903, une grande exposition internationale eut lieu pendant 6 mois à Reims. Elle était complétée par l’exposition d’un village noir et d’un village malgache. L’exposition avait lieu dans les Hautes Promenades et le Boulingrin. On avait fait venir environ 200 sénégalais (et autres) qui ont été logés dans des baraquements en bordure d’une voie en terre partant de l’avenue Jean Jaurès (au bout de la rue de Nice) en direction du centre commercial actuel (22).



           En 1914, au coin de la rue Irénée Lelièvre, on avait édifié une barricade avec des moyens de fortune (23).

 

           Enfin, nous arrivons au cimetière de l’Est ouvert en 1865 qui est bordé à l’arrière par des rues portant des noms de villes d’Afrique du nord (Bizerte – Constantine) datant de 1922.Pendant la première guerre mondiale, les premières tranchées allant vers l'extérieur de la villeet leur boyaux d'accès débutaient devant l'entrée du cimetière. Les tranchées portaient toutes un nom . La plus proche du front Allemand s'appelait la "tranchée Faidherbe".
         
          En juillet 1928, on put assiter à la première fête du quarier Jean Jaurés avec  défilé de chars dont celui du "Grand Bigophone"

          Depuis 2007, à l’emplacement de l’usine Artur Martin, à l'est du boulevard Dauphinot, un quartier d’immeubles d’habitation fut créé avec des rues dont le nom se rapporte aux métiers du textile avec une douzaine de noms comme la rue du Peignage, la rue des Sergiers, la rue des Cardeurs.
 
          Entre la voie ferrée de Chalons et la place du Souvenir Français, on voyait en 1962 un ensemble de petites maisons basses dans lesquelles étaient logées des Harkis (supplétifs de l’armée française en Algérie) qui vivaient presque en autarcie avec un « chef de village », un ancien capitaine des SAS qui s’occupait de leurs problèmes administratifs.
 
          Au nord de l'avenue, on peut voir la gare de triage de la SNCF. Ce quartier porte le nom de "Tir au pigeon". Un stand de tir s'y trouvait jusqu'au début du 20ème siècle. En 1908, un concours international de tir s'y tint. Le stand a ensuite déménagé à Tinqueux.
 
          Dans les années 1970, un des plus importants cirque itinérant, le cirque Gruss hiverna plusieurs années de suite sur ce terrain prété par la ville. D'ailleurs 2 personnes de la famille sont inhumées au cimetière du Nord.

          Place du Souvenir Français, au début de la route de Witry, on peut voir une borne indiquant à tort la limite de l’avance allemande de 1914 alors que la ville a été totalement occupée du 12 au 19 septembre 1914 avant que les soldats allemands ne soient chassés par les soldats sénégalais. Et après commença une guerre de position avec des tranchées face à face (24-25).
          En réalité ces bornes, des Vosges jusqu’à la mer du Nord, indiquent le point de départ de l’offensive générale alliée de septembre 1918 qui amena la fin des combats.
 

 

           Nous sommes arrivés au bout de l’avenue Jean Jaurès, route de Witry et nous nous arrêterons là car d’après un canevas de tir de l’artillerie Française de mars 1917, nous sommes à 700 mètres des premières lignes allemandes. Nous sommes dans le quartier dit du "Canada" puis du "Pont de Witry" puis actuellement des "Epinettes".

 Additif : la fanfare de l’alliance Cérès en 1925 (26)

 

         La pompe à merde. Depuis 1850, la ville s’était dotée d’un système d’adduction d’eau centralisée. Par contre, pour l’évacuation, il n’y avait que des fosses d’aisance individuelles qu’il fallait vider. Des attelages portant le nom prosaïque de « pompe à merde » circulaient ville (équipés d’une pompe à vapeur) Il suffisait de faire signe au cocher pour avoir recours à ses services. La CP montre l’engin devant le restaurant « Au rendez-vous des Ardennais »