vendredi 18 janvier 2013

Avenue Jean Jaures


          Au 2ème siècle avant JC, la tribu Celte des Rèmes descendit de Belgique pour venir s’installer en bord de rivière près de Neufchâtel sur Aisne (au lieu-dit « vieux Reims ». Elle fut vite en butte aux exactions d’une autre tribu gauloise des Suessones.
          La tribu a émigré sur le mont de Berru puis lorsque la situation s’est calmée, ils vinrent s’établir au bord de la Vesle, à l’emplacement de Reims actuel.
         Au 2ème siècle après JC également, les légions romaines de César envahirent la Gaule. Les Rèmes furent les seuls à ne pas s’opposer aux Romains et fit allégeance à Rome. Ce dont ils tirèrent un grand profit car la ville devint la capitale de la Belgique Seconde. La ville prit le nom de Durocortorum

          Au 3èmesiècle après JC, un rempart fut édifié puis, suivant l’évolution de la population, un deuxième rempart fut construit au 14ème siècle (1)



 
          A l’est de la ville, les remparts suivaient une ligne où se sont construits plus tard les boulevards de la Paix et Lundy ainsi que la place Cérès, actuel place Aristide Briant. Au milieu de cet emplacement, une porte était percée dans le rempart, vers l’est : il s’agissait de la porte Cérès remplacée par une grille en 1851 (2 et 3) Cette porte donnait accès à la campagne. Elle fut aussi appelée porte de Trèves car c’était le point de départ de la voie vers cette ville rhénane.





 
          C’était aussi le point de départ de l’avenue Jean Jaurès qui porta plusieurs noms précédents : Bour de porte Chacre (en 1328) rue du Faubourg Cérès- Grande rue du Faubourg Cérès après son extension (1774) – route de Rethel (1875) puis avenue Jean Jaurés.
 
           Biographie de Jean Jaurès (4): Homme politique né à Castres le 03/09/1869- mort assassiné à Paris le 31/07/1914 par le rémois Raoul Villain qui fut acquitté, ce qui provoqua de nombreuses manifestations. Raoul Villain a été fusillé aux Baléares par les Anarchistes qui ont succédé aux Républicains espagnols pour espionnage au bénéfice des Franquistes. Jean Jaueès publiait ses écrits sous le pseudonyme « le Liseur ».



          Le nom « Cérès » n’avait aucun rapport avec la déesse des moissons mais venait du latin« Carcer » prison, qui était une des fonctions de cette porte.
          La voie et les maisons déjà installées furent rasées en 1358 pendant la guerre de 100 ans. On craignait que les anglais veuillent prendre la ville. En effet, une armée de 10000 hommes vint faire le siège de la ville. Elle avait à sa tête le roi Edouard III qui voulait se faire sacrer roi de France et d’Angleterre à Reims, mais devant la résistance des Rémois, il leva le siège. Au 16ème siècle on opéra de même en prévision d’une nouvelle attaque anglaise. Les faubourgs furent reconstruits à chaque fois.
          L’avenue Jean Jaurès est en prolongement de la rue de Vesle, la rue Carnot et la rue Cérès. A ce titre, elle recouvre presque exactement le decumanus romain (5)



          Sur l’esplanade Cérès, au nord l’avenue Jean Jaurès, de l’esplanade Cérès à la rue Clicquot-Blervache, prend la rue Jules Warnier. Sur l’emplacement de cette petite rue se trouvait une butte en 1622 qui était coiffée d’un château que l’on appelait « le Balloir » (ou Ballouard) démoli en 1755. C’était une tour d’artillerie.

          Assez proche de son départ, l’avenue Jean Jaurès donne accès à la rue de Cernay en direction de Luxembourg.
 
          NOTE sur l’itinéraire : avenue d’Epernay –rue de Vesle – rue Carnot – rue Cérès –avenue Jean Jaurès – rue de Cernay. Baptisée en 1887, Cette dernière s’est d’abord appelée chemin de Cernay en 1875 (précédemment en 1860, il n’y avait que quelques fermes) puis après extension, rue du faubourg de Cernay. En 1906, une société implantée 51 rue de Cernay, la société française des paragrèles et des paragelées exposa pour la première fois des paragrêles pour la protection de la vigne. Elle participa ensuite avec succès à de nombreuses expositions internationales.
          Une grosse ferme, la Ferme des Anglais, existait au 281 de la rue, près de l’usine Holden. Elle fut rachetée par Charles Lafitte en 1911. Se trouvant englobée dans des immeubles HLM à partir de 1970, elle fut abandonnée puis démolie en 2009. Dans le secteur, une rue de la Ferme des Anglais a été inaugurée en 2007.

          3 événements sont à noter en 1944/1945.
 
          A/ La libération de Reims le 30/08/1944 par la 3ème armée US du général Patton venant d’Epernay et qui a poursuivi son action après la rue de Cernay

          B/ La mise en place d’une noria de 5500 camions venant de Normandie et empruntant le même itinéraire à Reims pour alimenter la 3ème armée en essence, munitions, matériels et vivres sous le nom de « Red Ball Express » (7)




          C/ Voie de la Liberté. Initiée dés juin 1944 par le colonel De La Vasselais, chef de la mission militaire française pour glorifier l’action de l’armée américaine. Pose de bornes kilométriques spéciales dont plusieurs ont disparu ; il n’en reste que 4 à Reims sur le même parcours que ci-dessus (8). Les autres ont été perdues ou n’ont pas été posées.

 

          Poursuivons notre exploration.

          A l’angle de la rue Clicquot-Blervache existait jusque dans les années 1970, une boucherie qui fut vraisemblablement la dernière boucherie chevaline de la ville.

          Eglise Saint-André. (9-10-11-12) La première citation de l’église remonte à 1251. Elle dépendait alors de Saint Symphorien. Suivant les auteurs elle était dédiée à Saint Adrien ou à Saint André et Sainte Catherine.
L'église a été détruite une première fois en 1358 par peur d’une attaque anglaise.
          On reparle d’une église Saint André en 1569 grâce au cardinal Charles de Lorraine.





 

   

       En 1612, le corps de l’archevêque de Liège, Saint Albert a été retrouvé dans l’église Saint Pierre aux Nonnains hors les murs. Celui-ci avait été assassiné sous les murs de la ville près de la porte Cérès par des envoyés de l’empereur. Le corps a passé une nuit dans l’église Saint André puis a été transféré à Notre Dame (cathédrale)
 
      A la Révolution, en 1792, l'église Saint André a failli être détruite. Elle avait été inscrite sur la liste des Biens Nationaux. Des habitants l’ont racheté et y ont tenu des assemblées de section. En 1796, elle a été rendue au culte, desservie par un curé concordataire.
 
          L’église était en mauvais état. La ville décida de la reconstruire à ses frais. L’architecte fut Narcisse Brunette, architecte de la ville. L’inauguration eut lieu en 1865. Le bâtiment qui, précédemment longeait le faubourg Cérès, fut reculé d’une vingtaine de mètres pour la création du parvis du chanoine Warnier.
 
          Le clocher culminait à 88 mètres, c’était la plus haute église de la ville (cathédrale 83 mètres) avec un coq de 1,80 mètre d’envergure.
 
          En 1917, l’église fut incendiée. Le culte se poursuivit dans l’école Victor Rogelet, située à l’arrière de l’église, 9 rue Saint André. La reconstruction se fit sous la direction d’Henri Deneux, architecte de la ville. L’église fut rendue au culte en 1926.
 
          Le clocher est actuellement en réfection.
 
         A l’intérieur de l’église, on voit un tableau de la Nativité, offert par Napoléon III. Un vitrail représentant Saint Sébastien, payé par la corporation des Archers au 16ème siècle a été miraculeusement conservé.
 
          On voit également un calvaire de la Mission.

           NOTE : Ce calvaire a été créé en 1821 dans le square de la Mission (à l’emplacement du monument aux morts actuel, place de la République) Il faisait suite à une mission de l’évêque de Nancy venu prêcher contre l’impiété. Lez bras vertical de la croix faisait 17 mètres. Il fut abattu le 16 aout 1830 par des révolutionnaires et remplacé par un arbre de la Liberté. Des paroissiens ont récupéré le christ et l’ont caché à Vervins dans l’Aisne. Il a été ramené à Reims en 1880 et placé dans l’église Saint André après raccourcissement du bras. Il a été miraculeusement sauvegardé lors de l’incendie de 1917.
 
          A l'ancienne adresse  du 61 faubourg Cérès, le curé Gabriel Martin Courtin (08-12-1756/31-08-1829) curé assermenté de Saint André avait ouvert un oratoire pendant la fermeture de l'église au culte chez le citoyen Aubry, cultivateur à cette adresse jusqu'au 18 vendémiaire an IV.
 
          Place du docteur Chevrier, au chevet de l’église-baptisée en 1927.- précédemment Place Saint André en 1858 – puis place du Marché Saint André quant un marché y fut installé. En 1914, on y voyait la Fondation « Victor Rogelet » et l’usine d’automobile Clément ainsi qu’une fontaine. Jusque dans les années 1970, on y voyait aussi le bâtiment des bains douches municipaux dont il ne reste plus qu’un exemplaire rue Paul Vaillant Couturier.
 
          En face de l’église prend une petite voie très étroite : 1,20 mètre de large, la cour des Echelles, qui rejoint la rue de Cernay. Il y eut au Moyen-âge plusieurs cours des échelles à Reims, c’était là que l’on entreposait les échelles anti incendie.
 
          Un souterrain datant du moyen-âge a été découvert lors de fouilles, en particulier lors de la reconstruction de Reims après la 1ère guerre mondiale, sous les maisons des numéros impairs de l’avenue. Des propriétaires ont parcellisé ce souterrain à voute ogivale qui irait jusqu’à la place du Forum. Son existence a été constatée en 1960 sous les numéros 51 à 55 de la rue Cérès.
 
          Au 61 faubourg Cérès, pendant la Révolution, le curé Gabriel Courtin, curé assermenté ouvrit un oratoire pendant la fermeture de l’église jusqu’au 18 vendémiaire an IV. Un deuxième curé de la paroisse ayant refusé le conventionnement a été lardé de coups de piques et jeté sur un bucher.

           Un peu plus loin sur le même côté que la cour existe un photographe qui possède en vitrine une publicité « Kodaks », appellation de 1889 avant que la firme ne supprime le S final.
 
          Lycée Jean Jaurès. 1885-Création d’un lycée de jeunes filles dans l’hôtel Sainte Marthe, rue de la Perrière (angle rue Voltaire actuelle)   En 1910-déménagement au collège des Jésuites, école Saint Joseph (suite à la loi de 1905 de séparation de l’église et de l’état.) avenue Jean Jaurès
          1914-Occupé par l'Etat-major de la 103ème brigade d’infanterie
          1919-réouverture du Lycée.
          1929-lycée de garçons (13)
          1968-transformation en collège.

 

          A côté du lycée, une copropriété abrite dans sa cour intérieure une porte dite porte des Tisserands (14). Il s’agit de l’entrée de l’usine Gabreau-Galloteau construite en 1870, une des nombreuses usines textiles implantées dans le secteur. L’usine appartint ensuite aux automobiles Brazier (15). Puis devint caserne. En 1941, l’état y implanta le CREPS (centre régional d’éducation physique et sportive) qui déménagea ensuite rue de Bezannes. Les bâtiments furent détruits en 1985 sauf la porte. La copropriété a essayé de faire classer la porte aux Monuments Historiques mais ce fut refusé.


Brazier 1890
Porte des Tisserands

 

 

          













       Au coin de la rue du Bastion, on voyait depuis 1935, une herboristerie tenue par une dame âgée (en 1972, date de sa fermeture) Il s’agissait de la dernière herboristerie réelle de Reims. En effet, une loi votée à l’époque du gouvernement de Vichy en 1942 réservait cette activité aux pharmaciens. Les herboristeries en place grâce à un agrément de leur propriétaire avaient pu continuer d’exercer jusqu’au départ ou au décès du bénéficiaire. Notons que cette loi agissait de même vis-à-vis des« bouilleurs de crus »

          Près de la rue du Bastion, on pouvait voir le cinéma « Eden » à la façade Art-déco de 1929 (16) qui, en 1950, fut le premier à Reims à proposer des films en 3D avec distribution de lunettes bicolores (vert/rouge) à l’entrée. C’est maintenant un dancing et une salle de spectacle.

 

          A l’angle de l’avenue Jean Jaurés et de la rue Ferrand, on peut voir la bibliothèque Holden  construite en 1887 par Narcisse Brunette à l'nitiative de Jonathan Holden (17) place Alfred Brouette. (Voir plus loin) qui avait pris la place d’une bascule publique. A côté, au coin du boulevard Jamin , avant la 1ère guerre mondiale existait un commissariat de police qui avait pris la place du bureau de l'octroi. Le bâtiment a été détruit lors de la 1ère mondiale et non reconstruit.

 

           Depuis le lycée, on trouve plusieurs cours (voir la cour Dauphinot) dont certaines ne portaient pas de nom et dans lesquels logeaient des employés du textile (industrie qui faisait l’essentiel de l’activité du quartier à la fin du 19ème et au début du 20èmesiècle) dans des maisons assez vétustes.

           Au coin de la rue Flodoart, on trouve l’église Saint Jean Baptiste, construite en 1890 devant l’accroissement de la population ; L’église précédente était un pastiche du 13èmesiècle. Lors de travaux sur le square du chanoine Goderneaux devant l’église, on a trouvé dans les années 1970 une salle ronde du 2ème ou 3ème siècle, à 4mètres de profondeur et de 6 mètres de diamètre. Il y avait un gros pilier au centre, ceinturé par un banc de pierre. Devant l’absence de mobilier et de décors, elle a été comblée.

           En 1870, les allemands décidèrent d’annexer l’Alsace et la Lorraine. Ils donnèrent le choix aux habitants : soit rester et devenir Allemands, soit émigrer en France. Un certain nombre de personnes choisirent cette 2ème solution et vinrent s’établir dans le quartier dont les noms de rues expliquent la finalité : rue de Metz, rue d’Alsace-Lorraine etc.

           Tout le long du boulevard Dauphinot, on voyait aux 19ème et début 20ème siècle un grand nombre d’usines textiles. Au milieu du 19ème siècle, les ouvriers du textile entamèrent des grèves très dures, tout aussi durement réprimées par la troupe. Ils réclamaient la limitation de la durée journalière de travail à 11 heures et une augmentation de salaires. Les ouvriers se réunissaient à cette occasion dans un coin de la place d’Erlon qui y a gagné le surnom de « place de Grève » La plus importante de ces usines était l’usine de peignage Holden qui employait 1200 ouvriers en 1900. Jonathan Holden (1807-1897) était un ingénieur anglais qui vint s’installer en France en 1872. L’usine était appelée l’usine des Anglais puis à la suite d’un changement juridique (séparation d’avec son oncle) des Nouveaux Anglais 61 bd Dauphinot. L’usine était aussi appelée « la Potasse » en référence à l’activité de l’usine qui l’avait précédé. La cheminée de l’usine était la deuxième plus haute de France avec 101 mètres. Pendant la 1ère guerre mondiale, les Allemands s’efforcèrent de la détruire et n’y arrivèrent pas ; ils n’étaient pourtant qu’à 1500 mètres d’elle (18).


Après la destruction de la 1ère guerre mondiale et la reconstruction, l’usine reprit une activité du textile puis cette filière n’étant plus rentable, l’usine fut vendu en 1955 à la Soremam (Saprime) qui fabriquait les cuisinières et réfrigérateurs Arthur Martin. En 1962, on voyait dans la cour de l’usine un camion-plateau du début du siècle (1900/1905) qui servait à transporter des matériels d’un atelier à un autre. L’ensemble appartint ensuite à la société Electrolux. Jonathan Holden créa des lignes de tramway hippomobile (19) (3 lignes) qui devinrent la compagnie des omnibus de Reims. De 1872 à 1887, des omnibus à chevaux avec des voitures légères de 15 places. Puis jusqu’en 1901, des tramways hippomobiles sur rails puis, à partir de 1901 jusqu’en 1939, des tramways électriques (20) dont le dernier circula en 1939 sur la ligne de Cernay pour laisser la place à des bus. Il avait fait venir de nombreux jeunes cadres anglais qui s’installèrent autour de l’usine, vers la rue Jonathan Holden actuelle. Le quartier était appelé « le quartier des Anglais » Il utilisa son argent pour le bienfait de la ville : En 1867, il donna de l’argent pour la construction du Temple boulevard Lundy. En 1880, il créa le bicycle club rémois. En 1887, il fit construire la bibliothèque Holden (voir plus haut) par l’architecte de la ville, Narcisse Brunette, à l’occasion du jubilé d’or de la reine Victoria. Ce bâtiment est situé à l’emplacement d’une ancienne bascule publique.


 

           Au nord de l’avenue, on trouvait la rue du Tir et la rue du Stand, ainsi que le lieu-dit « tir aux pigeons » au numéro 247 de l’avenue. La rue du Tir fut créée en 1894. La société de tir de Reims y avait son stand construit en 1875 et qui servit lors du concours international de tir du 14 juin 1908. En 1913, ce stand fut déplacé à la Haubette (vers Tinqueux) et reçut les épreuves de tir des jeux olympiques de 1924.

           Au 19ème siècle, une foire à la ferraille avait lieu à l’arrière du Palais de Justice, place du parvis de la cathédrale. En 1905, la foire fut transférée avenue Jean Jaurès et transformée en marché aux puces (21).

 

           Le 18 aout 1805, Napoléon revenant de Sedan passa à Reims. Il fut accueilli à l’entrée de la ville par le maire, Ponsardin. Il passa la nuit rue Cérès à l’hôtel Ponsardin, actuelle chambre de commerce, et repris la route de Paris le 19 aout.

           En 1903, une grande exposition internationale eut lieu pendant 6 mois à Reims. Elle était complétée par l’exposition d’un village noir et d’un village malgache. L’exposition avait lieu dans les Hautes Promenades et le Boulingrin. On avait fait venir environ 200 sénégalais (et autres) qui ont été logés dans des baraquements en bordure d’une voie en terre partant de l’avenue Jean Jaurès (au bout de la rue de Nice) en direction du centre commercial actuel (22).



           En 1914, au coin de la rue Irénée Lelièvre, on avait édifié une barricade avec des moyens de fortune (23).

 

           Enfin, nous arrivons au cimetière de l’Est ouvert en 1865 qui est bordé à l’arrière par des rues portant des noms de villes d’Afrique du nord (Bizerte – Constantine) datant de 1922.Pendant la première guerre mondiale, les premières tranchées allant vers l'extérieur de la villeet leur boyaux d'accès débutaient devant l'entrée du cimetière. Les tranchées portaient toutes un nom . La plus proche du front Allemand s'appelait la "tranchée Faidherbe".
         
          En juillet 1928, on put assiter à la première fête du quarier Jean Jaurés avec  défilé de chars dont celui du "Grand Bigophone"

          Depuis 2007, à l’emplacement de l’usine Artur Martin, à l'est du boulevard Dauphinot, un quartier d’immeubles d’habitation fut créé avec des rues dont le nom se rapporte aux métiers du textile avec une douzaine de noms comme la rue du Peignage, la rue des Sergiers, la rue des Cardeurs.
 
          Entre la voie ferrée de Chalons et la place du Souvenir Français, on voyait en 1962 un ensemble de petites maisons basses dans lesquelles étaient logées des Harkis (supplétifs de l’armée française en Algérie) qui vivaient presque en autarcie avec un « chef de village », un ancien capitaine des SAS qui s’occupait de leurs problèmes administratifs.
 
          Au nord de l'avenue, on peut voir la gare de triage de la SNCF. Ce quartier porte le nom de "Tir au pigeon". Un stand de tir s'y trouvait jusqu'au début du 20ème siècle. En 1908, un concours international de tir s'y tint. Le stand a ensuite déménagé à Tinqueux.
 
          Dans les années 1970, un des plus importants cirque itinérant, le cirque Gruss hiverna plusieurs années de suite sur ce terrain prété par la ville. D'ailleurs 2 personnes de la famille sont inhumées au cimetière du Nord.

          Place du Souvenir Français, au début de la route de Witry, on peut voir une borne indiquant à tort la limite de l’avance allemande de 1914 alors que la ville a été totalement occupée du 12 au 19 septembre 1914 avant que les soldats allemands ne soient chassés par les soldats sénégalais. Et après commença une guerre de position avec des tranchées face à face (24-25).
          En réalité ces bornes, des Vosges jusqu’à la mer du Nord, indiquent le point de départ de l’offensive générale alliée de septembre 1918 qui amena la fin des combats.
 

 

           Nous sommes arrivés au bout de l’avenue Jean Jaurès, route de Witry et nous nous arrêterons là car d’après un canevas de tir de l’artillerie Française de mars 1917, nous sommes à 700 mètres des premières lignes allemandes. Nous sommes dans le quartier dit du "Canada" puis du "Pont de Witry" puis actuellement des "Epinettes".

 Additif : la fanfare de l’alliance Cérès en 1925 (26)

 

         La pompe à merde. Depuis 1850, la ville s’était dotée d’un système d’adduction d’eau centralisée. Par contre, pour l’évacuation, il n’y avait que des fosses d’aisance individuelles qu’il fallait vider. Des attelages portant le nom prosaïque de « pompe à merde » circulaient ville (équipés d’une pompe à vapeur) Il suffisait de faire signe au cocher pour avoir recours à ses services. La CP montre l’engin devant le restaurant « Au rendez-vous des Ardennais »